Nouveauté: Cat Stevens (aka Yusuf Islam) - Tell 'Em I'm Gone, un des albums de l'année

 Miracle ! Miracle ! Quelle claque, on est encore fébrile alors que l'album vient de se terminer depuis 15 minutes déjà. De miracle, il en était déjà question en 1977 lorsque l'anglais d'origine suédo-chypriote Cat Stevens, l'une des plus grandes stars de la folk-pop des '70s (Wild World, Lady d'Arbanville) réchappe à un accident d'avion et voit la lumière divine venue d'orient. Exit la musique et la culture occidentale, Cat devient musulman sous le nom de Yusuf Islam et disparaît du music-business pendant...29 ans !

Et puis...les attentats du 11 septembre le poussent à sortir de sa retraite divine pour exprimer son ressenti, essentiellement la paix, alors que les tensions communautaires s’accentuent depuis ce terrible jour. Très conscient de son héritage musical et de son aura toujours culte, il revient à la musique pour communiquer et servir de pont de compréhension entre le monde occidental et le monde musulman. Il en résulte l'excellent album An Other Cup (écoutez la magnifique Heaven, Where True Love Goes) sorti en 2006. Ce chemin de prophète médiateur se poursuit en 2009 avec le très court mais tout aussi bon Roadsinger.

Et après 5 ans d'absence, revoilà Cat Stevens/Yusuf de retour avec un album dont, il faut l'avouer, les années passant et les musiciens de sa génération vieillissants, on attendait pas un niveau aussi élevé. Moitié reprises totalement réarrangées, moitié nouvelles compos, le tout produit par Rick Rubin, capable de produire aussi bien le dernier Eminem que le dernier Metallica de 2008 que les albums folk de Johnny Cash des '90s (c'est dire un peu la polyvalence stratosphérique du mec dans ce métier). Tell 'Em I'm Gone est sans aucun doute l'un des 3 meilleurs albums de l'année. Cat Stevens/Yusuf alterne morceaux folk et morceaux blues, avec une voix miraculeusement intacte, et surtout une qualité mélodique rare sur la durée. Aucun morceau en trop, et que des perles. On a l'impression à un ou deux titres prés que chaque chanson est la meilleure de l'album (la 2ème, 3ème, 4ème, 5ème avec son feeling blues au résultat orgasmique, 7ème, 8ème, ou bien la désespérément poignante et habitée dernière chanson, on ne sait que choisir).

Voiçi tout de même deux morceaux sélectionnés puisque disponibles en qualité audio impeccable sur la chaîne Youtube du chanteur: la blues-folk You Are My Sunshine et le beau single folk Dying To Live.

You Are My Sunshine:

Dying To Live:

Neil Young - Storytone, nouvel album

Infatigable Neil Young. La légende (pour vérifier, go sur wikipedia ou son site web, ya trop à dire!) sort son 35ème album, Storytone, le 3 novembre prochain. 2 ans après ses excellentes retrouvailles avec son ancien backing band des '70s Crazy Horse pour le double album Psychedelic Pill (dont la moyenne des morceaux se situent au-delà des 12 minutes avec deux morceaux dépassant allégrement les 20 minutes), Neil Young frappe à nouveau fort avec un album disponible en deux versions: d'un côté une version enregistrée avec un majestueux orchestre symphonique et des chœurs, et d'un autre côté ce même album enregistré en solo à la gratte sèche. Bref il y en a pour tous les goûts et comme les deux semblent réussies on conseille la version deluxe qui contient les deux versions de l'album. Sur le fond, le Loner revient avec un album engagé comme il en a l'habitude tous les 2 ou 3 albums. Comme en témoigne le très beau 1er single, la chanson écolo Who's Gonna Stand Up (içi la version avec orchestre):

Noel Gallagher's High Flying Birds - Nouveau Single

Voici In The Heat Of The Moment, 1er single du 2ème album solo de Noel Gallagher (toujours accompagné de son backing band, les High Flying Birds). L'album Chasing Yesterday sortira le 2 mars 2015 (il commence super tôt la promo de l'album le bougre !).

Ali Campbell, le retour de la voix de UB40

4 ans après avoir quitté UB40, Ali Campbell est de retour avec un nouvel album, Silhouette. L'album a un vrai parfum de UB40 puisqu'Ali se paie le luxe de retrouver Astro et Mickey Virtue, deux membres historiques du groupe. Voici deux extraits de cet album, la fédératrice et optimiste I Want You, et la très groovy Reggae Music. Ou le plaisir de retrouver la voix blanche la plus distinctive du monde du reggae.

The Who, 50 ans et un nouveau single

A l'occasion du 50ème anniversaire des Who, les "mods" anglais sortent début novembre une compilation 50 Hits retraçant leur carrière accompagnée d'un tout nouveau single. Ce titre, Be Lucky, est la 1ère nouveauté des Who depuis le très sympathique album Endless Wire sorti en 2006. Question sonorité, si Endless Wire reluquait plutôt du côté des albums concepts et opéras rock du groupe au début des '70s (Tommy, Who's Next, Quadrophenia), Be Lucky marque un retour du côté des Who"groupe à single" des premières années du groupe, lorsqu'ils enchaînaient hits sur hits dans les charts anglais (I can't explain, Substitute, etc). Un titre simple et efficace avec un Roger Daltrey très en voix (retrouvée semble-t-il depuis Going Home, l'album en duo avec le guitariste Wilko Johnson sorti au printemps).

Et ce n'est qu'un début puisque Daltrey vient de confirmer ces jours-ci que lui et le leader Pete Townshend (les deux derniers membres du groupe depuis la mort de John Entwistle en 2002) vont entrer en studio dès cet automne pour enregistrer un nouvel album des Who !

Pourquoi Robert Plant a-t-il raison de laisser Led Zep derrière lui

Robert Plant est de retour. Et pas qu'un peu. Après un album country-folk/americana (Raising Sand en 2007) avec la potentiellement horripilante Alison Krauss (on adhère ou pas mais visiblement pas de juste milieu pour les fans de Plant), après l'album Band Of Joy en 2010 (toujours country-folk à l'américaine mais un peu plus rock et sans Krauss), Robert retrouve le noyau dur de The Strange Sensation, son backing-band de 2005-2006 pour l'album Mighty Rearranger et la tournée qui en avait suivie.

Replaçons les choses dans leur contexte. Mighty Rearranger était considéré à sa sortie par beaucoup de monde comme le meilleur album de l'univers Led Zeppelin/membres en solo depuis...Physical Graffiti en 1975 (et à titre personnel dans le top 5 des albums sortis dans la décennie 2000-2010). Plant réussissait un fabuleux mélange de l'urgence/tension sexuelle hard rock de Led Zep (mâtinée d'un bucolique parfum folk de campagne anglaise) avec les sonorités orientales/africaines expérimentées sérieusement dans les années 90 (Unledded + les nombreux voyages de Plant en Afrique saharienne et son amitié avec les bluesmen touaregs de Tinariwen). Une insolente réussite qui donnait une réponse à la question qui taraudait bon nombre de fans et surtout Jimmy Page: à quand une reformation de Led Zeppelin ? Et bien pas tant que Plant poursuit sa voie dans une direction (qui lui plaît sincèrement, déjà) à la qualité artistique impeccable, bien loin de potentiels concerts de stades où on l'imagine tirer la gueule à faire un karaoké géant des tubes de Led Zep...en moins bien, vieillesse vocale oblige.

Ainsi donc, après ses expériences country-folk aux USA, Robert a résisté pendant 2 ans aux assauts répétés de Page concernant une nouvelle tournée du Dirigeable. Du ménage, il y en a eu ! Exit Led Zep (il n'y aura plus de reformations du groupe, Plant l'a martelé définitivement cette année), exit sa femme (!), et exit le pays de Mickey "Dollar" Mouse et Kim "King-Size Butt" Kardashian.
Robert Plant est revenu en Angleterre pour nous livrer le formidable Lullaby and...The Ceaseless Roar, avec donc son backing-band des Strange Sensation de Mighty Rearranger, renommés 9 ans après les Sensational Space Shifters. On retrouve le formidable guitariste Justin Adams, le plus orientalisant des guitaristes électriques blancs ainsi qu'un petit nouveau: Juldeh Camara, gambien de son état et joueur de Riti, un instrument traditionnel africain à...une corde ! Mais quand on est un virtuose, une corde suffit à dire beaucoup...
Pour comparer avec Mighty Rearranger, l'album est un tout petit peu moins rock, un peu moins de référence Zeppeliniennes, et un peu plus de passages folk psychédéliques/orientalisant.Mais une franche réussite, acclamé par la critique et le public (N°2 en UK, Top 10 aux US). Les réussites sont légions, de Pocketful Of Golden au solo de Turn It Up, en passant par le 1er single Rainbow dont voici le clip ci-dessous. Plant regarde vers le futur, vers la sérénité et la créativité inspiré de campagnes anglaises et de déserts exotiques. Alors à quoi bon Led Zep avec tout ça ? En espérant que Jimmy Page se décide lui aussi à enfin chercher sa voie, 35 ans après la fin de son groupe...

Un Dino en solo

Jay Mascis, chanteur et guitariste du groupe américain de rock alternatif/post-hardcore Dinosaur Jr. (mais si, rappellez-vous Feel The Pain et son incroyable clip) revient avec un nouvel album solo, Tied A Star, duquel est tirée cette magnifique ballade (nommée Better Plane) au solo final très distinctif (Mascis est considéré comme l'un des meilleurs guitar heroes du rock alternatif). Beau comme un début d'automne.