jeudi 9 octobre 2014

Pourquoi Robert Plant a-t-il raison de laisser Led Zep derrière lui


Robert Plant est de retour. Et pas qu'un peu. Après un album country-folk/americana (Raising Sand en 2007) avec la potentiellement horripilante Alison Krauss (on adhère ou pas mais visiblement pas de juste milieu pour les fans de Plant), après l'album Band Of Joy en 2010 (toujours country-folk à l'américaine mais un peu plus rock et sans Krauss), Robert retrouve le noyau dur de The Strange Sensation, son backing-band de 2005-2006 pour l'album Mighty Rearranger et la tournée qui en avait suivie.

Replaçons les choses dans leur contexte. Mighty Rearranger était considéré à sa sortie par beaucoup de monde comme le meilleur album de l'univers Led Zeppelin/membres en solo depuis...Physical Graffiti en 1975 (et à titre personnel dans le top 5 des albums sortis dans la décennie 2000-2010). Plant réussissait un fabuleux mélange de l'urgence/tension sexuelle hard rock de Led Zep (mâtinée d'un bucolique parfum folk de campagne anglaise) avec les sonorités orientales/africaines expérimentées sérieusement dans les années 90 (Unledded + les nombreux voyages de Plant en Afrique saharienne et son amitié avec les bluesmen touaregs de Tinariwen). Une insolente réussite qui donnait une réponse à la question qui taraudait bon nombre de fans et surtout Jimmy Page: à quand une reformation de Led Zeppelin ? Et bien pas tant que Plant poursuit sa voie dans une direction (qui lui plaît sincèrement, déjà) à la qualité artistique impeccable, bien loin de potentiels concerts de stades où on l'imagine tirer la gueule à faire un karaoké géant des tubes de Led Zep...en moins bien, vieillesse vocale oblige.

Ainsi donc, après ses expériences country-folk aux USA, Robert a résisté pendant 2 ans aux assauts répétés de Page concernant une nouvelle tournée du Dirigeable. Du ménage, il y en a eu ! Exit Led Zep (il n'y aura plus de reformations du groupe, Plant l'a martelé définitivement cette année), exit sa femme (!), et exit le pays de Mickey "Dollar" Mouse et Kim "King-Size Butt" Kardashian.
Robert Plant est revenu en Angleterre pour nous livrer le formidable Lullaby and...The Ceaseless Roar, avec donc son backing-band des Strange Sensation de Mighty Rearranger, renommés 9 ans après les Sensational Space Shifters. On retrouve le formidable guitariste Justin Adams, le plus orientalisant des guitaristes électriques blancs ainsi qu'un petit nouveau: Juldeh Camara, gambien de son état et joueur de Riti, un instrument traditionnel africain à...une corde ! Mais quand on est un virtuose, une corde suffit à dire beaucoup...
Pour comparer avec Mighty Rearranger, l'album est un tout petit peu moins rock, un peu moins de référence Zeppeliniennes, et un peu plus de passages folk psychédéliques/orientalisant.Mais une franche réussite, acclamé par la critique et le public (N°2 en UK, Top 10 aux US). Les réussites sont légions, de Pocketful Of Golden au solo de Turn It Up, en passant par le 1er single Rainbow dont voici le clip ci-dessous. Plant regarde vers le futur, vers la sérénité et la créativité inspiré de campagnes anglaises et de déserts exotiques. Alors à quoi bon Led Zep avec tout ça ? En espérant que Jimmy Page se décide lui aussi à enfin chercher sa voie, 35 ans après la fin de son groupe...






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