dimanche 22 septembre 2013

Compte-rendu de concert - Roger Waters (ex-Pink Floyd) et son "Wall" au Stade de France, 21 septembre 2013





C'était hier soir au Stade de France à Paris que Roger Waters, ex-bassiste, co-chanteur et compositeur principal de Pink Floyd, a mis fin à une tournée entamée voici 2 ans dans laquelle il joue en intégralité (27 morceaux) l'album-concept The Wall sorti en 1979, double album le plus vendu au monde.

Profitant des avancées technologiques, Roger Waters a voulu en mettre plein les yeux une dernière fois avant de raccrocher dans la catégorie "grands shows épiques".

Alors que donne le show The Wall 34 ans après sa sortie ?

Sur la forme, c'est un mètre-étalon de ce que doit être un show de stade. Au niveau du visuel et du son, on peut carrément dire sans grosses contestations qu'il s'agit du concert de stade le plus impressionnant qui ait jamais existé jusqu'à présent.

On a tout eu hier soir: un mur gigantesque en largeur et en hauteur (solo de Comfortably Numb en haut du mur !), un avion traversant le stade (!), des explosions à gogo, un sanglier volant géant qui a fini par atterrir au milieu du public, des personnages-automates géants, des costumes et mises en scène grandioses de dictateurs dignes des grands rassemblements du 3ème Reich, une chorale d'une vingtaine d'enfant (juste pour Another Brick In the Wall !), etc.

Le mur, d'abord ouvert au centre (comme cassé par une voiture-bélier en gros) et laissant apparaitre le groupe, était refermé au fur et mesure du show, quelques briques (en carton bien-sûr) en plus à chaque chanson, pour terminer par un mur complet après Goodbye Cruel World, dernier morceau du CD1 dans la chronologie de l'album.

Après un entracte de 15-20 minutes (seule ombre au tableau, faisant un peu retomber l'intensité), le groupe, caché par le mur, fit résonner les 1ers arpèges de Hey You, sublime 1er morceau du CD2.

Le son était d'une perfection inouïe pour ce type de lieu, avec, comme au cinéma, les sons des différents instruments et des effets sonores sortant des 4 coins du stade: un vrai son quadriphonique ! Cernés par un bruit d'hélicoptère au nord, des cris glaçants au sud, on ne savait plus où donner de la tête ! Totalement immersif.


Roger Waters (70 ans !) était en grande forme vocale et physique pour cette dernière, visiblement très ému.
Le chanteur remplaçant David Gilmour pour les morceaux qu'il chantait sur l'album a parfaitement rempli son rôle. Tous les extraordinaires musiciens (une dizaine) aussi, impossible d'en ressortir l'un plus que l'autre tellement ils ont su créer une vraie osmose pour une musique sublime, nous emportant au-delà de l'espace.



Sur le fond, Roger Waters a actualisé l'histoire pour délivrer un message universel anti-guerre, anti-terrorisme, anti-préjugés (avec un hommage à Jean-Charles de Menezes, citoyen brésilien tué par la police en 2005 dans le métro londonien dans le climat de paranoïa post-attentats de Londres par Al-Quaida), anti-société de consommation du superflu, de l'image et des postures superficielles, qui fait perdre de vue l'essentiel, l'humain et les gens isolés qui souffrent à quelques mètres de lui et qu'ils ne voie plus à cause des technologies aussi croissantes que l'individualisme et l’égoïsme.

Toujours des références à la guerre 39-45 et au père de Waters, qu'il n'a jamais connu puisqu'il fut tué lors de celle-ci. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons qui l'a fait écrire cet album, pour extérioriser sa douleur et sa colère.

Voilà en gros ce qu'était The Wall au Stade de France et, dernier concert oblige, quelques morceaux du mur devenu désormais techniquement inutile ont pu être récupérés par les fans les plus proches de la scène, qui les conserveront nul doute comme un vestige aussi précieux qu'une brique du mur de Berlin ou du World Trade Center, souvenir d'un spectacle que nous ne verrons plus joué par son auteur...


PS: Pour cette dernière, Nick Mason, batteur de Pink Floyd, était venu spécialement de Londres pour assister au concert. Quel dommage qu'il ne soit pas monté sur scène !

Et comme les images parlent mieux que les mots, quelques vidéos:

L'intro du concert, In The Flesh:



Another Brick in The Wall (part 1) - Happiest Days Of Our Lives  - Another Brick in The Wall (part 2):



Comfortably Numb:







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